éclairage sur "Chêne au dolmen dans la forêt de Brocéliande » de Jules Coignet.

Publié le par ebft

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Les Amis du musée des beaux-arts de Quimper viennent d'offrir au musée une œuvre particulièrement intéressante de Jules Coignet (1797-1860), représentant le « chêne au dolmen dans la forêt de Brocéliande ».

Cette œuvre, qui date du voyage en Bretagne de Jules Coignet de 1836, complète parfaitement la collection du musée de paysages de la 1ère moitié du XIXe siècle qui illustrent la naissance du « paysage moderne » et donc l'exceptionnelle série d'œuvres d'inspiration bretonne.

La peinture (huile sur toile, H. 55 - L. 45, signée et datée 1836 en bas à droite) représente un véritable « portrait » d'un chêne centenaire, suivant l'esprit romantique, insistant sur la lutte contre les éléments, sur la force de la nature. Ce thème est proche de celui d'une autre œuvre de Coignet, le Vieux Chêne dans la forêt de Fontainebleau (Houston, Museum of Fine Arts, vers 1830), mais aussi d'autres « portraits » d'arbres par plusieurs artistes de l'École de Barbizon.

Mais derrière ce thème, s'en cache un second. On distingue sous les frondaisons un dolmen et le profil d'un moine en méditation au pied du monument mégalithique. Ainsi Coignet fait preuve d'une ambition autre, associant à la fois la forêt immémoriale (Brocéliande !), un monument celtique et la récupération en Bretagne par l'église chrétienne de cultes ancestraux : exemple parfait de l'image de la Bretagne au temps de Chateaubriand.

Le thème correspond bien à la technique du peintre qui associait travail sur le motif et travail en atelier.

Intérêt de cette œuvre pour les collections du musée des beaux-arts de Quimper

Le musée des beaux-arts de Quimper possède une belle série de toiles montrant l'invention du « paysages modernes » depuis deux célèbres peintures de De Valenciennes (Biblis changée en fontaine et Narcisse se mirant dans l'eau, vers 1792-1793) jusqu'à deux autres de Corot (Vue du château de Pierrefonds, vers 1840-1845, et Paysage breton, vers 1860-1865) en passant par Bertin (Paysage avec Mercure et Orphée jouant de la lyre devant Eurydice, vers 1810-1815), Guyot (Vue prise dans les Pyrénées, 1814), Michallon (César coupant un arbre druidique, vers 1820), Rémond (Vue prise de la Bidassoa, 1820-1840) et Sarazin de Belmont (Vue de Saint-Pol-de-Léon, 1837).

Au sein de cet ensemble, la découverte de la Bretagne par les artistes est illustrée par le paysage de Saint-Pol-de-Léon par Louis-Joséphine Sarazin de Belmont, élève de De Valenciennes, et par un Paysage breton de Jean-Baptiste-Camille Corot.

L'œuvre de Coignet y trouve donc sa place. Elle peut être d'autre part mise en relation avec l'œuvre de Michallon César coupant un arbre sacré dans une forêt druidique, illustrant également l'intérêt des écrivains et peintres pour le passé celtique de la France, en particulier en Bretagne.

Cette peinture est acquise pour 11 000 € auprès de la galerie L'Atelier d'artistes par l'Association des amis du musée des beaux-arts de Quimper afin d'être offerte au musée.

Le prix initial de vente à la galerie était de 14 000 €. Cette œuvre a été acquise auprès d'un courtier et il n'est pas possible de reconstituer sa provenance. A ce jour, elle est totalement inédite.

Source Ville de Quimper

Publié dans Beaux-Arts de Quimper

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