Musée du Faouët. La danse en Bretagne à travers la peinture
«La Danse», une huile sur toile du Quimpérois Pierre de Belay, propose une vision très festive et colorée de la danse en Bretagne.
L'exposition de peinture, proposée depuis le dimanche 4 avril et jusqu'au 23 mai, au Musée du Faouët, est une véritable étude ethnographique de la danse en Bretagne entre 1850 et 1950.
Les douze dessins au fusain accrochés sur le mur de la chapelle du Musée du Faouët sont une initiation à la danse. Les danseuses volent dans les airs, les danseurs créent le mouvement... L'oeuvre du Belge Paul-AugusteMasui (1888-1981) est l'une des magnifiques surprises de cette exposition une fois de plus originale. Ces douze fusains représentent chacun, avec un sens de la réalité impressionnant, les participants à une farandole bretonne, les musiciens n'étant pas oubliés. Ici, l'oeil accroche un mouvement très coloré. Les lignes sont épurées. Une fois encore, le Quimpérois Pierre de Belay, avec «La Danse» (1923), ose l'utilisation audacieuse de la couleur avec bonheur. L'exposition de printemps du Musée du Faouët est un voyage à travers la danse bretonne. Les regards des peintres sont différents, selon qu'ils se posent sur les bals, noces, pardons... On peut citer, entre autres, Théophile Deyrolle, Émile Simon, ArthurMidy ou encore Pierre Cadre, qui ont beaucoup peint l'aspect folklorique.
Pendant les travaux agricoles aussi on dansait
Là, c'est une aire à battre devant la maison, vue par le graveur Eugène Martin. «Lors des travaux agricoles mais aussi, comme ici, quand il fallait aplanir la terre devant l'entrée de la maison, on faisait appel aux danseurs et aux sonneurs», explique Jean-Marc Michaud, le conservateur de l'exposition. «Aux sons des binious, ils dansaient sur la terre, la piétinaient et la battaient». L'oeuvre la plus ancienne est celle du Costarmoricain Olivier Perrin. Elle date de 1808 et c'est une scène peinte dans les environs de Quimper. Cette «Gavotte des pauvres», tout comme ce dessin à la mine de plomb d'Hippolyte Lalaisse, totalement inédit et encore jamais exposé, «La noce à Quimper» (1844), sont de véritables trésors ethnographiques pour les amoureux des costumes bretons. «Sans ces oeuvres, on ne connaîtrait pas les costumes portés par les danseurs au début du XIXesiècle».
Mathurin Méheut peint la danse chez Postic
L'exposition, qui propose ainsi près de 75 toiles et dessins, accueille aussi un Mathurin Méheut. Il s'agit de la seule oeuvre de l'artiste sur le thème de la danse. La scène se passe un 14 juillet, lors du bal, chez Postic, à Montparnasse. Au premier plan, un sonneur vêtu du costume de Pontivy. Autre découverte également surprenante: plusieurs peintures et dessins de Jean-Julien Lemordant, datant de 1914 et réalisés lors de l'élaboration du décor du plafond du théâtre de Rennes:l'image fantasmagorique d'une danse bretonne dans les nuages. L'artiste dira d'ailleurs: «Cette scène avait dans mon esprit une valeur symbolique. Elle était une protestation muette contre l'image un peu trop répandue d'une Bretagne triste, neutre, embaumée dans son passé, insensible au souffle de l'avenir». Le résultat est à découvrir... Comme l'ensemble de cette exposition de printemps, qui brille par son inventivité et la présence de nombreuses oeuvres inédites et de peintres souvent méconnus. Pratique «La danse en Bretagne vue par les peintres (1850-1950)», du 4 avril au 23 mai. Du mardi au samedi, de 10h à 12h et de 14h à 18h, le dimanche, de 14h à18h. Ouvert toute la journée aujourd'hui. Tarifs:4,20/2,50EUR. Supplément pour conférences et visites commentées sur réservation. Contact: 02.97.23.15.27.
source le télégramme édition du 5 avril 2010
Le dossier de l'exposition (cliquez ici)