Expo Elléouët (3/5). L'artiste et l'ombre de Breton

Publié le par ebft


Parmi les toiles d'Yves Elléouët
, exposées au Musée des Beaux-Arts de Quimper, une seule, "Le Grand voyage" a appartenu à André Breton.

Ce troisième volet se penche sur les liens entre le peintre Yves Elléouët et son modèle, le jeune homme et son beau-père. Entre amitié, admiration et orgueil.

En 1955, un jeune peintre, Yves Elléouët, a rendez-vous avec André Breton, alors chef de file du mouvement surréaliste. À l'époque, Elléouët a très peu produit, mais se sent profondément surréaliste. Quand il frappe à la porte de l'atelier, Aube, la fille de Breton, lui ouvre. C'est le coup de foudre. Un an plus tard, ils se marient. Une jolie histoire qui aurait pu être de très bon augure pour Yves Elléouët. «Devenu le beau-fils de Breton, il aurait pu avoir une vie facile, être introduit dans le milieu artistique, confirme André Cariou, conservateur du musée des Beaux-Arts de Quimper. Mais ce n'était pas son truc. Il s'est rétracté. Ainsi, jamais Elléouët n'a demandé la moindre aide, ou le moindre conseil à son beau-père. Inversement, Breton n'a jamais cherché à voir le travail d'Elléouët». Une pudeur, un orgueil, qui ne les empêchait pas d'entretenir «une relation très profonde», affirme le directeur.

Indépendant

Malgré ses débuts hésitants, Elléouët tenait à conserver son indépendance. Il ne vendait rien, n'exposait pas. C'est sa femme, devenue assistante sociale, qui l'entretenait. Inquiet, Breton lui avait trouvé du travail, comme graphiste au magazine Elle. L'expérience, qui dura cinq ans, fut terrible pour le peintre, qui ne supportait pas le travail salarié. «À cette époque, il va tout arrêter, affirme André Cariou. Il ne pouvait pas être un peintre du dimanche ou du soir».

Un célèbre beau-père

En tant que peintre, Elléouët ne connut aucun succès. Ce sont finalement ses talents de romancier qui furent reconnus. Cependant, aujourd'hui encore, l'ombre du célèbre beau-père pèse sur l'oeuvre de l'artiste. «En général, on ne connaît Yves Elléouët que pour sa relation avec André Breton», affirme le directeur du musée, qui organise cet été une rétrospective sur le peintre. «C'est dommage et très réducteur». Avec cette exposition, le conservateur souhaite rappeler qu'Yves Elléouët n'est pas seulement le gendre d'André Breton, mais aussi un
artiste complexe et passionnant.

Source Le Télégramme édition du 18 Août 2009

Publié dans Beaux-Arts de Quimper

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