Maufra et Dezaunay chez Marie-Henry

Publié le par ebft


L'historique Maison du Pouldu accueille les œuvres d'anciens pensionnaires

 

Depuis douze ans, grâce à un fonds permanent réunissant une centaine d'œuvres originales et à une exposition d'été, la Maison Marie-Henry poursuit son initiation historique à l'École de Pont-Aven. Jusqu'à la fin de cet été, des œuvres de Maufra et de Dezaunay, deux amis de Gauguin au Pouldu, sont mises à l'honneur.

 

Attirés par le petit village perdu du Pouldu, Paul Gauguin et Jacob Meyer de Haan arrivent le 2 octobre 1889 à la Buvette de la Plage, une auberge qui occupait la partie gauche de l'actuel Café de la Plage. L'établissement était tenu par la Moëlanaise Marie Henry que l'on surnommait « Marie Poupée ». Jusqu'en 1893, d'autres artistes succombent aux charmes de l'endroit et y séjournent. Il y a là Paul Sérusier, Charles Filiger, Charles Laval, Maxime Maufra, Émile Bernard ou Maxime Dezaunay, pour ne citer qu'eux.

Une buvette reconstituée à l'identique

Et chacun d'entre eux a laissé derrière lui la trace de son passage : une aquarelle, des gouaches, des dessins, sculptures, céramiques, voire une Bible ou des sabots. Ainsi fut constituée la collection Marie-Henry, qui comprend environ 130 œuvres dispersées dans les plus grands musées et collections privées du monde.

En 1989, la municipalité cloharsienne, décidée à faire revivre ce passé éclaté, a procédé à la reconstitution de la fameuse buvette dans une maison ancienne jumelle, la Maison Marie-Henry. Les œuvres des maîtres sont alors reproduites à leur taille réelle. Le mobilier d'époque, les petits objets de la vie courante et les documents donnent un cachet supplémentaire aux lieux.


Maufra le Nantais et Gauguin s'étaient rencontrés, par hasard, en 1890, à Pont-Aven, et étaient devenus amis. Émile Dezaunay, lui aussi Nantais, était le compagnon de voyage de Maufra. Quoi de plus naturel de voir aujourd'hui une dizaine de leurs œuvres ­ aquatintes, aquarelles, dessins et eaux-fortes ­ se côtoyer dans la chambre reconstituée de Marie Henry.


Gauguin admirait Maufra pour sa volonté clairement affichée d'être un peintre indépendant. Car Maufra a un style qui lui est propre, au-delà de l'Impressionnisme et du Synthétisme. Lui aussi « suggère au lieu de dire », selon la formule symboliste.


De 1894 à 1895, il avait trouvé l'inspiration en Bretagne en séjournant à Pont-Aven, Lorient, Quimperlé, Paimpol, Bréhat ou Saint-Michel-en-Grève. Son œuvre graphique, aquarelles et eaux, est particulièrement novatrice. Ses Falaises (1893) et Le viaduc (1892) en sont les témoins.


Dans la même ligne, l'œuvre de Dezaunay est aussi attachante. La meilleure partie du travail de ce peintre réputé bourru, populaire et raffiné, est présente par ses plus belles planches gravées en couleurs, et notamment par la Faneuse à Fouesnant (1894), ou les Femmes de Plougastel au pardon (1894).


Des œuvres à découvrir ou redécouvrir.

Source Ouest France édition du 10 Juilet 2002

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