Maison Marie-Henry : une palette japonaise
visite guidée sous la conduite de Claire le Bloa
Le japonisme à Clohars, une idée incongrue ? Oh que non ! L'exposition qui se tient à la Maison Marie-Henry jusqu'au 9 octobre démontre à quel point les artistes d'Extrême-Orient ont influencé les « géants » de la peinture qui ont fréquenté l'endroit à la fin du XIX e siècle.
Il suffit de jeter un oeil sur deux oeuvres juxtaposées dans la «buvette» de Marie-Henry : une des fameuses «Vagues» d'Hokkusai, et une lithographie d'Henri-Gustave Josset, datée de 1894 et intitulée elle aussi «La vague». La ressemblance est plus que frappante. Qu'il s'agisse des thèmes abordés, des aplats de couleurs ou des troncs d'arbre qui encadrent régulièrement les toiles d'un Gauguin ou d'un Sérusier, de toute évidence, l'influence a été forte. Comme l'écrivait Maurice Denis, le théoricien des Nabis : «Le japonisme, ce levain qui envahit toute la pâte».
Visites guidées
Gauguin et ses amis collectionnaient les estampes d'Extrême-Orient, et dans l'auberge de Marie-Henry, ils en accrochaient même aux murs. C'est dans le même esprit qu'a donc été conçue l'exposition de cet été, qui dissémine des oeuvres japonaises au sein même de l'exposition permanente. Et on a l'impression qu'elles ont toujours été là, côtoyant les reproductions des grands maîtres et le mobilier d'époque. On comprend alors que l'une des plus grandes révolutions picturales de l'Histoire, née entre Pont-Aven et le Pouldu, a été notamment la conséquence de l'une des premières confrontations entre l'art de l'Occident et celui de l'Extrême-Orient.
Cette exposition sur le japonisme est visible uniquement dans le cadre de visites guidées, qui ont lieu tous les jours à 10 h 30, 11 h 30, 15 h 15, 16 h 15, 17 h 15 et 18 h 15. Prendre rendez-vous au 02.98.39.98.51. Tarifs : 3,50 et 4,50 ; gratuit jusqu'à huit ans. Les trois guides qui se relaient se nomment Laurence Primas, Claire Le Bloa et Stéphanie Lanoy. Précisons qu'à partir de septembre, la Maison Marie-Henry sera ouverte seulement du mercredi au dimanche.
jean-jaques Baudet
source le Télégramme édition du 23 Août 2005