L'influence de Gauguin dans la peinture moderne : une conférence très suivie

«Le droit de tout oser
» Elle a développé sept lignes d'influence, sept «pistes», en premier, la couleur, dans le droit fil de la conférence de Denise Delouche, du 22 juillet, et «le droit de tout oser», selon les mots mêmes de Paul Gauguin. Mentionnant à ce propos les oeuvres de Matisse et les présentant au travers de remarquables diapositives, elle a mis l'accent sur les «aplats», ceux-ci ayant influencé les «fauves» qui ont réalisé une exposition en 1906, à côté d'une rétrospective des oeuvres de Paul Gauguin, à Paris, au Grand Palais. Elle a aussi évoqué l'influence du peintre sur l'école allemande de Munich et sur Kandisky. Caroline Boyle Turner a indiqué les autres lignes d'influence initiées par Gauguin, sur la «technique», peut-être inspirée par les sculpteurs de la chapelle de Tremalo, où se trouve le Christ jaune, ajoutant des éléments du monde réel, perle, coquille, donnant des exemples de sculpteurs ayant «poussé», très loin, cette piste. Ensuite la conférencière a mis l'accent sur le «primitivisme» cher à Gauguin, dans la continuité de grands peintres, tel Delacroix. Elle a montré l'influence du peintre sur Picasso, et la découverte par ce dernier de l'art africain après l'exposition de 1906, mais sans immersion dans les cultures africaines, à l'opposé de ce que fit Gauguin. Après avoir montré l'importance pour Matisse du voyage qu'il fit en 1930 à Tahiti, sur ses oeuvres exécutées à partir de 1946, la conférencière a développé le concept de «vie totale» initié per Gauguin, si largement repris aujourd'hui, ainsi que l'oeuvre littéraire de ce dernier, imité en cela par la plupart des artistes contemporains qui, comme lui, mélangent dans leurs écrits mythes culturels et vie personnelle.
Un «télescope» du xx e siècle
En conclusion de son exposé, Caroline Boyle Turner a qualifié Gauguin, «comme un télescope du XIX e siècle dans notre ère actuelle».
source le télégramme édition du 5 août 2003