« L'esprit de Gauguin » bientôt exposé à Atlanta

Publié le par ebft

Si Pont-Aven s'est approprié l'image et l'aura de Paul Gauguin, Clohars-Carnoët (et Le Pouldu en particulier) revendiquent, haut et fort, une part importante du patrimoine. C'était d'ailleurs une des raisons de la reconstitution de la maison de Marie Henry, il y a déjà quinze ans. Car cette ancienne «Buvette de la plage» n'a pas été fréquentée que par les goëmoniers. Elle l'était aussi, faut-il le rappeler, par Gauguin et par une longue liste de ses amis tels Jacob Meyer de Haan, Charles Filiger, Paul Cérusier, Charles Laval, Maxime Mauffra, Emile Bernard et une bonne dizaine d'autres.

Une exposition de 18 colonies

Tous y côtoyaient les goëmoniers et la tenancière Marie Poupée, comme on l'appelait. Et beaucoup d'entre eux y ont laissé de leurs oeuvres, soit sur les murs du bistrot, soit sur des toiles, marquant ainsi, au Pouldu, une tranche de vie de la fin des années 1900 et une tranche de l'histoire de l'art pictural aussi. Or, il se trouve qu'à Atlanta, au sud-est des Etats-Unis, est née récemment l'idée de faire un lien entre les écoles de peinture européennes et les écoles américaines, et une exposition sur ce thème vient d'être décidée. Elle se tiendra dans cette ville, dans l'enceinte du musée universitaire, du 22 janvier au 22 mai, et rassemblera 18 colonies (écoles) d'artistes venant de huit pays européens : France, Italie, suisse, Grande-Bretagne, Hollande, Danemark, Luxembourg et Lithuanie. Cécile Vignesoult est responsable de la partie française de cette exposition. C'est d'abord pour s'imprégner de «l'esprit Gauguin» et de l'ambiance de l'époque qu'elle est venue visiter, mercredi, la maison de Marie Henry, accompagnée du consul de France à Atlanta qui précise qu'ils sont là aussi «pour présélectionner les écoles et les oeuvres qui feront partie d'une exposition d'environ 80 tableaux».

Promotion touristique en prime

Sur l'ensemble de la partie européenne de l'exposition, la part de la France représentera 40 %. Les organisateurs de cette opération, ne veulent pas se contenter d'accrocher des toiles avec une étiquette. Ils veulent créer autour de l'exposition un véritable événement. Celui-ci sera d'ailleurs amplifié par deux autres manifestations qui auront lieu pendant la même période : «La semaine des galeries» et une réunion des professeurs de l'histoire de l'art. Les promoteurs veulent surtout accompagner les oeuvres exposées de l'ambiance locale dans laquelle elles ont été conçues. «On donnera des galettes bretonnes à distribuer aux hôtesses», s'enthousiasme, déjà, Cécile Vignesoult. Et pourquoi pas un petit coup de cidre de Clohars ? Ca changerait de l'ambiance monacale des musées ! En tout cas, on parlera du pays, et de telle façon que cela suscite des vocations touristiques.



source le télégramme édition du 21 mai 2004

Publié dans international

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